Bruno Vanoni
« Contribuer au développement durable est une obligation légale. »
« Pour moi, il est évident que la définition du développement durable est celle de l’ONU, qui se base sur le rapport Brundtland de 1987. L’Agenda 2030 qui en découle recouvre les trois dimensions du développement durable, à savoir l'économie, l'environnement et la société. Personnellement, je place clairement la dimension écologique au premier plan. Son importance est malheureusement parfois relativisée dans la définition de l'ONU, car on accorde davantage de poids aux deux autres dimensions.
La HKB doit-elle intégrer la question de la durabilité dans la recherche ou dans l'enseignement ? Selon moi, la réponse est évidente : oui ! Et cette réponse découle d’une obligation légale. En effet, la loi sur les hautes écoles spécialisées stipule depuis le 1er janvier 2023 : « Elle [La Haute école spécialisée bernoise (…) apporte une contribution efficace au développement durable grâce à ses tâches fondamentales dans les domaines de l’enseignement, de la recherche et développement ainsi que des services. »
Ces dispositions rejoignent également, selon moi, les objectifs sociétaux vers lesquels tendent la BFH et la HKB.
Pour moi, l'intégration de ce thème fait aussi partie de la pertinence sociale à laquelle aspirent la BFH et la HKB. Il est important que les arts ne se confinent pas dans une posture élitiste mais qu’ils participent aux débats de société. La HKB pourrait aussi être davantage présente dans les écoles primaires, professionnelles et secondaires pour y présenter des projets, il s’agirait là d’une contribution précieuse à une plus grande égalité des chances. Je pars de l’hypothèse qu'actuellement, seul un petit nombre d'étudiant·es de la HKB sont issu·es de familles à faibles revenus ou issues de l'immigration. Or, il est important que les personnes issues de milieux moins privilégiés aient aussi des chances et soient encouragées en conséquence.
Pour obtenir un effet d’émulation, il est décisif que la HKB pratique ce qu'elle enseigne, qu’il s’agisse de l'énergie et du climat dans l’institution, d’une utilisation respectueuse des ressources ou encore d’une attitude socialement responsale comme employeuse. Il faut aussi que les étudiant·es et les collaborateurs et collaboratrices qui s’engagent pour le développement durable soient soutenu·es par la HKB et qu'iels ne soient pas considéré·es comme des éléments gênants.
Lors du développement d'une stratégie de développement durable, la HKB ne doit pas négliger le cadre supérieur - par exemple la Constitution cantonale. Et elle devrait définir les objectifs pour qu'ils soient mesurables et vérifiables. »
(Entretien: Urs Zehnder et Thorsten Kaletsch)