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Comment mesurer son stress sans stress

24.02.2025 S’appuyant sur une nouvelle méthode d’analyse, les chercheurs et chercheuses de la BFH souhaitent mesurer le stress sans induire de stress supplémentaire – et contribuent ainsi à la lutte contre la pénurie de personnel dans le secteur de la santé.

L’essentiel en bref

  • La BFH examine comment le surmenage du personnel de santé peut être mesuré de manière automatisée afin d’optimiser la planification des équipes.
  • Améliorer les conditions de travail permettrait de remédier à la pénurie de personnel.
  • Les défis à surmonter résident dans le scepticisme technologique et la protection des données.

Pourquoi la BFH mène-t-elle un projet de recherche sur la mesure du stress chez les professionnel-le-s de la santé?

L’équipe de recherche de la BFH ambitionne de réduire le surmenage du personnel du secteur de la santé. Concrètement, elle teste dans le cadre d’une étude pilote les moyens de mesurer la charge de travail sur la base de données existantes, sans que cela oblige le personnel à fournir un effort supplémentaire.

Elle espère ainsi fournir aux décideurs et décideuses un outil leur permettant d’optimiser la planification du personnel.

Si les conditions de travail du personnel de santé pouvaient être améliorées, les bénéfices seraient considérables.

En quoi consistent les avantages du projet pour la société?

La pénurie de personnel frappe de nombreux secteurs, en particulier celui de la santé. Si les conditions de travail du personnel pouvaient être améliorées, les bénéfices seraient considérables, tant pour les professionnel‑le‑s eux et elles-mêmes que pour les patient‑e‑s :

du fait de la réduction des conflits liés à l’organisation de leur vie professionnelle et de leur vie privée, médecins et soignant‑e‑s seraient plus sereins et en mesure de s’acquitter plus efficacement de leurs tâches, ce aurait pour corollaire de garantir une sécurité des soins accrue. Toutefois, pour pouvoir prendre des mesures, il faut disposer d’informations sur la charge de travail.

Comment l’équipe de recherche procède-t-elle pour obtenir ces informations?

Les scientifiques mesurent les indicateurs de stress biométriques des soignant-e-s pendant leur activité et les interrogent sur leur charge de travail. Leur objectif: identifier de manière automatisée les signaux trahissant une forme de stress en les associant à l’historique des soins prodigués aux patient‑e‑s et au planning des équipes.

Ces données recueillies de manière directe et automatisée devraient permettre d’aboutir à des conclusions sur le niveau de stress des professionnel-le-s de la santé. Les conflits entre les rendez-vous privés et professionnels étant une source de stress notoire, l’équipe de recherche se penche également sur cette causalité.

Les professionnel-le-s de la santé se montrent plutôt critiques à l’égard des nouvelles technologies sur leur lieu de travail.

Quel est le plus grand défi à surmonter dans le projet?

En essayant de mesurer le stress de manière automatisée, les scientifiques innovent. En effet, dans leur étude de faisabilité, ils et elles vérifient d’abord si les données biométriques peuvent effectivement fournir des informations sur les indicateurs de stress découlant de l’historique des soins prodigués aux patient‑e‑s et du planning des équipes.


Comme les professionnel-le-s de la santé se montrent plutôt critiques à l’égard des nouvelles technologies sur leur lieu de travail, trouver suffisamment de sujets n’est pas aisé. Et bien sûr, comme toujours lorsqu’il s’agit de données sensibles, il faut s’assurer que leur protection est garantie à chaque étape du projet.

Quelles sont les prochaines étapes?

Si la mesure automatisée du stress fait ses preuves au stade de l’étude pilote, l’équipe de recherche confirmera son approche avec un groupe expérimental plus important avant d’affiner sa méthode. Ensuite – mais ce n’est là encore que musique d’avenir –, cette approche devrait donner naissance à des outils logiciels concrets destinés à la planification des équipes et à la gestion du personnel dans le secteur de la santé.

Plus d’informations sur le projet et les expert-e-s de la BFH qui le soutiennent

Aux manettes de l’étude pilote sur la mesure automatisée du stress dans le secteur des soins se trouvent Dre Souhir Ben Souissi et Dr Christoph Golz. Tous deux font de la recherche et enseignent à la BFH.

Au sein du département Technique et Informatique, la Dre Ben Souissi se consacre aux questions relatives à la manière dont le Deep Learning et l’intelligence artificielle peuvent servir à la prise de décision dans le domaine de la santé.

De son côté, le Dr Golz étudie dans quelle mesure des solutions numériques peuvent soulager le personnel de santé.

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